PROPAGANDE AUX ETATS-UNIS

162ème semaine

Du lundi 3 au dimanche 9 septembre 1917

LES AFFICHES DE PROPAGANDE (2/2)

Aux Etats-Unis


Les américains n’ont pas connu de grande guerre depuis les combats de la sécession (1861-1865). Ils n’ont pratiquement pas d’armée régulière lorsqu’éclate le conflit européen. Et lorsqu’ils se décident à intervenir aux côtés des alliés en avril 1917 ce n’est en grande partie qu’à cause de l’arrogance allemande qui vient de produire la guerre sous-marine universelle et des plans d’amputation des Etats-Unis au profit du Mexique.

Le 14 mai, le maréchal Joseph Joffre et le secrétaire à la Guerre des États-Unis, Newton D. Baker, signent un accord qui prévoit :
- L'envoi d’un corps expéditionnaire, l'American Expeditionary Force (AEF) dont la France fournira les armements et munitions en contrepartie de l’envoi des matières premières nécessaires à leur fabrication.
- Une avant-garde de 16 à 20 000 combattants sera transportée en France début juin. Le général Pershing est placé à la tête de l'AEF.
- Aussitôt que possible les États-Unis enverront 50 000 hommes appartenant aux unités techniques (service automobile, chemin de fer, routes, santé, subsistances, etc.) pour préparer l'arrivée du gros des troupes.

Army Navy Marines, 1917
Une affiche présentant la "Lady liberty" devant la bannière étoilée. 
Le 13 juin 1917, 177 Américains, dont le général John Pershing, commandant en chef du corps expéditionnaire désigné après la mort subite du général Frederick Funston en début d'année, et le capitaine George Patton, débarquent à Boulogne-sur-Mer dans la liesse populaire. « Avec leurs uniformes de drap olive, leurs feutres à larges bords, leurs ceintures à pochettes multiples, cette allure de jeunes cow-boys de l'Ouest américain, ils apportaient une note de pittoresque inédit dans nos décors de guerre », relate le journal L'Illustration.

Le général Pershing a reçu les consignes suivantes du président Wilson :
- Mise sur pied d’une armée américaine indépendante.
- L'instruction, commencée en Amérique, se terminera en France. Quatre divisions d'infanterie sont mises immédiatement à l'instruction. L'instruction des unités américaines dans la zone des armées sera assurée par des unités combattantes françaises.

Les Français et les Britanniques pensaient intégrer les soldats Américains dans leurs unités et sous leur commandement. C'est la question de « l'amalgame » qui va préoccuper les relations entre alliés jusqu'à la fin de la guerre. Une des premières missions confiées à Pershing par Wilson est de mettre sur pied une armée américaine indépendante.

Boys' Working Reserve, vers 1917
La Réserve de travail des garçons a été organisée pour recruter de jeunes bénévoles afin de travailler
dans l'agriculture et l'industrie pendant la Première Guerre mondiale.

Le 28 juin 1917, la 1re division d'infanterie américaine (surnommée « The Big Red One », « le grand rouge », qui correspond à son insigne) débarque à Saint-Nazaire. La 1st Infantry Division est la seule unité d'active immédiatement mobilisable par l'armée américaine. En effet à l'époque il n'y a pas de service militaire aux États-Unis et l'armée active (« Regular Army ») ne compte que 200 000 hommes.

La 2e division d'infanterie américaine est formée avec d'autres unités d'active dont une brigade de Marines. En tout 59 divisions sont mises sur pied en France, 20 divisions à partir de l'armée fédérale active (« Regular Army »). 17 divisions sont mises sur pied à partir d'unités de la garde nationale des États-Unis (« National Guard »). Enfin 22 divisions sont créées dans le cadre de la mobilisation.

US Navy, 1917
Créée par l'artiste Kenyon Cox, muraliste, illustrateur et écrivain basé à New York City. 
Le message se traduit par : "l'épée est levée, et la marine la maintient".
Les forces aériennes américaines sont quasiment inexistantes en 1917, le United States Army Air Service créé le 24 mai 1918 opéra 45 escadrons et 740 avions lors de l'armistice.

Le 4 juillet 1917, une cérémonie est organisée pour les premiers soldats de l’AEF arrivés à Paris au cimetière de Picpus sur la tombe de La Fayette, « le héros des deux mondes ». À cette occasion, le capitaine Charles E. Stanton de l’état-major du général Pershing prononce un discours resté célèbre : « Je regrette de ne pas pouvoir m’adresser à la gentille population française dans la belle langue de son loyal pays. Le fait ne peut pas être oublié que votre nation était notre amie quand l’Amérique s’est battue pour son existence, quand une poignée d’hommes courageux et patriotes ont été déterminés à défendre les droits de leur Créateur leur avait donné -- que la France en la personne de La Fayette est venue à notre aide en paroles et en actes. Ce serait de l’ingratitude de ne pas se souvenir de cela et l'Amérique ne fera pas défaut à ses obligations… Par conséquent, c'est avec une grande fierté que nous embrassons les couleurs en hommage de respect envers ce citoyen de votre grande République, et ici et maintenant dans l'ombre de l'illustre mort nous l'assurons de notre cœur et notre honneur pour donner à cette guerre une issue favorable. Lafayette nous sommes là ! »

Croix Rouge, vers 1917
Affiche de la Première Guerre mondiale d'une infirmière avec le symbole de la Croix-Rouge américaine.
Réalisée par Howard Chandler Christy (1873-1952).
Un intense effort de propagande a été destiné au grand public pour soutenir l’idée de cette guerre nécessaire. Campagne assez peu militarisée, car essentiellement destinée à des civils devant supporter un effort de guerre exceptionnel (sans souligner que cette même guerre avait déjà rapporté énormément d’argent aux USA, du fait des importantes contributions de l’industrie américaine auprès des nations françaises et britanniques…


A suivre…


US Navy, vers 1918
Créée par le célèbre illustrateur américain J.C. Leyendecker, qui a réalisé de nombreuses couvertures
pour le "Saturday Evening Post".
Sources : Wikipédia pour le texte sur l’histoire de l’entrée en guerre des Etats-Unis, AbeBooks pour les affiches, sélectionnées parmi une vente aux enchères de documents de cette époque.