Du
lundi 8 au dimanche 14 avril 1917
EN PRÉPARANT L’OFFENSIVE DU CHEMIN DES DAMES
Frédéric-Charles Clauzel, soldat au 222ème Régiment d’Infanterie
Tué
à l’ennemi le 12 avril 1917 à Auberive (Marne)
Frédéric-Charles Clauzel est né le 25 octobre 1897 à Anduze, de César et d’Adeline-Justine
Mouriès. Un autre Clauzel, Georges-Maurice, né en 1894 à Anduze, a déjà été tué
le 21 mai 1916 à Fontaine-Tavannes, secteur de Verdun (voir semaine 094). Il n'était pas son frère.
Quand il est mobilisé il est affecté au 222ème régiment
d’Infanterie. Comme toute la classe 1917 il a été incorporé par anticipation,
avant la fin 1915. Il est d’abord vacciné contre la fièvre typhoïde. En
principe, après ce premier mois de repos médical puis un entrainement de
plusieurs mois, ces jeunes gens n’étaient envoyés au front que vers
juillet-août 1916. Mais en fait certains d’entre eux ne bénéficièrent pas de ce
délai, car ils furent tués à l’ennemi dès le mois de février 1916…
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Soldats du 222 RI |
On ne sait pas ce qu’il est advenu de Frédéric-Charles Clauzel
pendant l’année 1916, au cours de laquelle son régiment a été affecté de longs
mois au secteur de Verdun. Après s’en être éloigné un moment il y revient en
janvier 1917, il occupe le secteur du bois de Caurières. « Cette période a
été une des plus pénibles de toute la Campagne, le régiment a eu à surmonter
des difficultés de toutes natures ; au début un froid intense, -20 à -25°,
ensuite survient le dégel qui transforme cette partie du champs de bataille en
une véritable fondrière où à chaque instant les hommes s'enlisent; de plus,
dans ce secteur nouvellement conquis, absence d'organisations ; dans de telles
conditions le ravitaillement était extrêmement difficile ; pendant tout le
séjour du régiment dans ce secteur les hommes se sont exclusivement nourris
avec des conserves : sardines, chocolat, saucisson, etc., quand au vin (cher au
Poilu) il était transporté à l'état solide soit dans des sacs, soit dans des
musettes.
A côté de ces difficultés, le régiment repousse avec succès de
nombreux coups de main ; cependant le 4 mars, alors que l'effectif du régiment
avait diminué de moitié par suite des pertes journalières les Allemands font
une attaque de grandes envergure ; après une préparation intense par
minenwerfers de tous calibres, l'ennemi attaque en force ; sous la violence de
l'assaut, les quelques survivants du bombardement en première ligne cèdent un
peu de terrain, mais grâce à une contre-attaque immédiate du Vème Bataillon, la
situation est presque rétablie, les Allemands ne conservent qu'une mince
parcelle de terrain. Le lendemain de cette dure journée le régiment était
relevé pour aller se reformer dans la région de Ligny-en-Barrois.
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A la fin mars, le régiment fait mouvement par voie de terre pour se rendre dans la région de Braux Ste Cohière, où il est mis à la disposition de la IVème Armée (Général Anghoine). Le 1° avril, le 222 RI va occuper le secteur de Ville Sur Tourbe. Il faut préparer la grande attaque prévue par Nivelle sur le Chemin des Dames à la mi-avril.
Pendant son séjour dans ce secteur, le Vème Bataillon organise le
terrain d'attaque ; le bombardement presque continu n'est pas sans lui causer
des pertes sensibles, mais ces pertes obscures ne ralentissent pas l'ardeur des
hommes qui ont fourni en quelques jours un travail considérable ».
Frédéric-Charles Clauzel, tué par éclat d’obus à moins
de 20 ans, fait partie de ces « pertes obscures » du 12 avril. Ce jour-là le JMO, particulièrement laconique, se contente d'écrire Rien à Signaler.
Il a été inhumé à la Nécropole Nationale de Jonchery-sur-Suippe
(Marne), tombe 70. Il figure sur le monument aux morts de la commune.
A suivre…