BATTERIE

103ème semaine

Du lundi 17 au dimanche 23 juillet 1916

TUÉ AU COURS D’UN SAUVETAGE

Alphonse-Louis Jullian, 115ème Régiment d’Artillerie Lourde,
mort le 12 juillet 1916 à Eix (Meuse)


Né le 10 février 1894 à Ghisoni en Corse, Alphonse-Louis Jullian a pour parents Alphonse Jullian et Hernanie née Granier, domiciliés à Anduze. Il s’engage volontairement en avril 1912, à l’âge de 18 ans, pour une période de cinq ans. Il fait la première partie de la guerre dans le 19ème Régiment d’Artillerie puis rejoint le 115ème Régiment d’Artillerie Lourde le 1er février 1916. Entretemps il a gagné des galons : brigadier le 1er octobre 1913 puis Maréchal des Logis le 23 août 1914 et confirmé dans ce grade le 21 janvier 1915.

Les régiments d’artillerie lourde ne représentent pas, comme les régiments d’infanterie, un corps homogène, se déplaçant au front ou à l’arrière d’un seul tenant. Les artilleurs suivent leur batterie, elle-même dépendant d’un groupe qui peut être affecté ici ou là en fonction des besoins. Alphonse-Louis Jullian fait partie de la 10ème batterie du 7ème groupe.


Ce groupe est formé en janvier 1916 à Nîmes. Après avoir été doté de son matériel il commence une longue instruction à Saint-Césaire-lès-Nîmes. Puis il part vers le Nord et continue son instruction dans divers camps (Corcieux, Arches). Fin mars il arrive dans les Vosges, il participe à leur défense jusqu’à la fin mai. A la mi-juin il est dirigé vers le secteur de Verdun, où les combats font rage depuis le 21 février 1916. Malgré leurs bombardements incessants et leurs attaques d’infanterie, les Allemands ne sont pas passés. C’est pratiquement la fin de cette bataille là, d’autant plus qu’un autre front a explosé sur la Somme depuis le 1er juillet.

Photo d'une pièce de campagne en position à Eix
Dans la nuit du 22 au 23 juin la 10ème batterie est mise en position à Eix, à l'Est du fort de Tavannes. Dès lors les combats d’artillerie sont incessants, chacun des belligérants cherchant à écraser les batteries adverses sous un déluge d’obus de toutes sortes.


C’est le 12 juillet qu’est tué le maréchal des logis Alphonse-Louis Jullian dans les circonstances suivantes transcrites sur le JMO :


La maison de la Fièveterie auprès de laquelle est mort A.J. Jullian
L’historique du régiment, imprimé après la guerre, rapporte lui aussi l’événement :


Mais surtout le registre matricule retranscrit la citation dont l’armée honore ce soldat tué à l’écart de sa batterie. Citation à l’Ordre du Corps d’Armée le 22 juillet 1916 : « Sous-officier courageux et plein d’entrain, étant observateur aux tranchées de 2ème ligne s’est précipité spontanément et sous un feu violent d’artillerie lourde au secours de ses camarades ensevelis sous un éboulement. A été tué par un obus pendant qu’il travaillait à les dégager ».



A suivre…

Humour douteux des journaux de l'arrière