LA MONTAGNE DE BOUE

9ème semaine


Du lundi 28 septembre au dimanche 4 octobre 1914

BATAILLE DE SAINT-MIHIEL
MAZAURIC Jules-Jean – 255ème RI
Mort le 30 septembre 1914 aux Eparges (Meuse), tué à l’ennemi


Compte tenu de son âge (36 ans), Jules-Jean Mazauric a d’abord été incorporé dans le 116ème Régiment d’Infanterie Territoriale, censé ne servir qu’à l’intérieur du pays. Mais compte tenu de l’effroyable niveau des pertes atteintes en août (84.500 tués) et septembre (99.000 tués) il a bien fallu diriger tout le monde vers les zones sensibles. Il est donc bientôt rattaché au 255ème RI, envoyé vers le saillant de Saint-Mihiel.

Lorsqu'ils occupent cette ville le 24 septembre, les Allemands regroupent ce qui reste de  population (environ 2000 personnes) au cœur de la ville et l'obligent à rester sur place. Ce sont surtout des vieillards, des femmes et des enfants. En maintenant sur place les gens de Saint-Mihiel, les Allemands entendent neutraliser l'artillerie et les unités françaises et s'y maintenir sans être obligés de livrer combat. Chaque soir des otages sont dirigés sur la caserne Senarmont régulièrement bombardée par notre artillerie. Celle-ci et l'aviation française n'interviennent qu’avec une extrême prudence en particulier aux limites de l'agglomération, le long de la Meuse. Cependant on déplore à la fin de la guerre près de 70 victimes civiles des bombardements.

En vue de la réduction de ce saillant, les généraux Dubail puis Roques, commandants de la 1re Armée française, décident de l'attaque et de la prise de la crête des Éparges. Véritable observatoire, cette crête permet à celui qui la possède de dominer les environs. « Qui a les Eparges, tient toutes les routes sous son feu ».

Marche dans la boue, dessin de Gaston Lavy
La butte des Éparges est une hauteur des Hauts de Meuse haute de 345 mètres, longue de 1100 mètres et large d'environ 700 mètres. Elle est située sur la face nord du saillant et s'avance dans la plaine de Woëvre. Les flancs en sont abrupts et glissants. Des sources percent le sol, des ruisselets s’égouttent sur ses pentes. C’est vraiment, comme on l’a dit, « une montagne de boue ».


Les troupes françaises ont face à elles plusieurs secteurs défensifs. Le plus proche des lignes françaises est appelé le point A ou le doigt, puis, sur la ligne de crête, d'autres secteurs défensifs sont présents, notamment le point C situé au milieu de la crête et le point X situé le plus à l'est qui domine la plaine. Pour prendre la crête malgré ses défenses les Français doivent procéder pas à pas, en rapprochant leurs tranchées de l’ennemi et en s’infiltrant dans les bois qui l’entourent. Cette approche ne se fait qu’au prix de nombreuses pertes.

Jules-Jean Mazauric
L’Anduzien Jules-Jean MAZAURIC fait partie le 30 septembre des premières victimes de ce site, l’un des plus meurtriers de cette guerre. Tous les soldats français qui ont combattu aux Éparges entre septembre 1914 et avril 1915 recevront un diplôme de reconnaissance pour leurs combats effectués dans cette région, signé du général Herr, commandant le 6e corps d'armée et du général Roques, commandant la 1ère armée. Ce document est nominatif.


A suivre…

Chronologie générale de la 9ème semaine (Source : Wikipédia et carto1418) :

28 septembre :
Siège d'Anvers. Après la chute des deux ceintures fortifiées entourant la ville à distance, les troupes allemandes commencent l'attaque du noyau urbain.
29 septembre :
La 6ème Armée allemande se forme en face d'Arras
30 septembre :
La 70° Division, retirée du front de Lorraine, se porte sur Lens
1er  octobre :
Début de la bataille d'Arras
2 octobre :
Douai est envahi par les Allemands qui menacent désormais Arras
Les Anglais commencent à se retirer du front de l'Aisne
3 octobre :
Un premier contingent canadien (de 32 000 hommes) est mobilisé pour aller se battre en Europe.
4 octobre :
Publication en Allemagne du Manifeste des 93 qui montre le soutien total des intellectuels allemands à la politique impériale.