36ème semaine
Du lundi 5 au dimanche 11 avril 1915
LE BOIS DE LAMORVILLE
Gédéon
Corbessas, 255ème régiment d’infanterie,
Mort le 7
avril 1915, à l’attaque du bois de Lamorville (Meuse)
Les combats du bois
de Lamorville sont bien documentés du fait de la mort, le même jour et au même
endroit que Gédéon Corbessas, de Marie Georges André Victor de Golbery, capitaine
au 255eme RI, qui est donc l’un de ses supérieurs directs.
Le combat se situe dans
le secteur des Eparges : "Le 7 avril, le 5e bataillon, superbement
entraîné par le commandant Campestre, se portait à l'attaque du bois de
Lamorville et pénétrait dans les lignes allemandes. Raconter en détail les actes
d'héroïsme multiples qui illustrèrent cette journée fameuse déborderait le
cadre étroit de cette courte étude. Qu'il nous suffise d'enregistrer la
citation collective dont fut l'objet le 5eme bataillon ; elle exprime, dans sa
concision, tout ce qu'au cours de l'action nos poilus dépensèrent de courage,
d'audace, d'unanime vaillance :
"Le 5e bataillon du 255eme régiment
d'infanterie, énergiquement commandé, a marché le 7 avril, sous un feu violent,
à l'attaque d'une lisière de bois fortement organisée, avec un courage, un
dévouement, un esprit de sacrifice tout à fait exemplaires. S'est maintenu
jusqu'à la dernière extrémité sur la position conquise. Obligé de se replier
devant l'arrivée de forces nombreuses, a rejoint avec calme et discipline son front
de départ, en ramenant les prisonniers qu'il avait fait".
L'attaque proprement
dite avait pour but de chasser l'ennemi des hauts de Meuse. A 15h15 deux
colonnes marchent sur les tranchées ennemies sous un feu d'infanterie. A 15h45,
les Cies de la colonne de gauche pénètrent dans les tranchées allemandes
qu'elles purgent de leurs occupants. L'attaque de la colonne de droite échoue.
La contre attaque allemande menace d'encerclement la colonne de gauche d'autant
que les deux compagnies du 302e chargées de les couvrir n'interviennent pas ...
Il faut se replier.
Le bataillon du 255e
a fait 26 prisonniers dont 1 capitaine et 2 lieutenants. Les pertes sont de 38
tués - 196 blessés - 177 disparus. Parmi eux Gédéon Corbessas, Anduzien de 36
ans.
Dans les deux
témoignages écrits par des participants à ce combat on a trouvé la consigne
donnée par des officiers, et c'est la seule fois : "NE FAITES PAS DE
QUARTIER, PAS DE PRISONNIER...." et à la suite deux témoins ont confirmé
"CE FUT UN MASSACRE...".
Un autre Gardois du
même régiment meurt encore ce jour-là au même endroit, il s’agit de Guigue
Louis, 255e RI, soldat de 2e classe, né 28 juillet 1886 à Rochefort. Sa fiche
matricule précise : Cultivateur, sait jouer de la Clarinette.
A
suivre