MARÉCAGES

165ème semaine

Du lundi 24 au dimanche 30 septembre 1917

TUÉ DANS LES SABLES

Edmond Dhombres, 
soldat au 116ème régiment de chasseurs alpins
Mort de ses blessures le 24 septembre 1917
à Zuidcoote (Belgique)


Edmond Dhombres est né le 20 décembre 1885 à Massillargues, de Louis et de Rosine Bonniol. Au moment de son appel en 1906 il est coiffeur. Affecté à un régiment de zouaves il entre en fait dès son arrivée au corps à l’hôpital pour une bronchite. Un an plus tard il est de nouveau incorporé, mais cette fois-ci dans le 40ème régiment d’infanterie de Nîmes, régiment habituel des Gardois. Il y reste deux ans. Rappelé en septembre 1914, il participe à tous les combats auxquels le 40 RI est mêlé, puis il passe au 116ème bataillon de chasseurs alpins le 6 janvier 1917.

Au début de l’été 17 le 116 BCA est envoyé vers le littoral belge, dans les sables des plages, loin des sommets alpins. Car une grand bataille sur les Flandres a été décidée par les états-majors alliés, les britanniques devant y prendre une large part.

Historique du régiment :
« Le bataillon reçoit des renforts en officiers et hommes, et est réorganisé à Grand-Mille-Brugglin (Nord), puis à OostCappel et enfin à Haringh (Belgique) où, du 20 juin au 31 juillet, il exécute différents travaux sous la direction du Service routier du génie de la 1ère Armée.

Le 14 août, après un repos passé à Sangatte, le bataillon s'embarque à Calais et relève, le 15, le 32e bataillon de chasseurs à pied dans les travaux actuellement en cours (sud de Nordschoote).

En raison de l'attaque du 31 juillet, le secteur est agité et le travail est rendu très pénible, tant par l'état naturel du sol que par le bombardement et l'émission continuelle de gaz.

Plage des Flandres, par Nash Paul
Le 24 août, le bataillon est transporté dans la zone en avant à l'est de Woesten (Belgique), pour exécuter des travaux urgents, et s'installe sur les lignes d'obus « C » et « D ». Il procède d'extrême urgence à la réfection, puis à l'entretien d'une route battue par l'artillerie ennemie et destinée au ravitaillement de notre artillerie avancée. Toutes les compagnies travaillent la nuit, malgré l'émission de gaz et le bombardement ; le jour, nous sommes soumis à des bombardements qui nous causent quelques pertes.

Le général Nollet, commandant le 368 corps d'armée, remercie et félicite le 116e bataillon de chasseurs alpins, pour le bel entrain qu'il a apporté au combat, dans la tâche assignée. Du 14 septembre au 24 septembre, le bataillon occupe en première ligne la presqu'île de Poesc'h que les fusiliers marin (avec lesquels nous sommes en liaison pendant cette période) ont prise à l'ennemi le 31 juillet. Le secteur est particulièrement difficile : aucun abri, aucune tranchée ; on s'abrite dans des trous d'obus souvent remplis d'eau et de boue. Le terrain en avant est un terrain marécageux, inondé par le Martjewaart. 

Évacuation d'un blessé anglais dans la boue de sable
D'anciennes passerelles allemandes, actuellement coupées, le traversent. Les lignes allemandes paraissent tenues solidement ; elles sont formées d'abris en béton armé et établis en superstructure se flanquant mutuellement. De notre côté, la liaison est très difficile, elle se fait sur pistes, n'ayant pas de boyaux ; avec l'arrière, on ne peut communiquer que sur des passerelles traversant le canal de l'Yser et les marais dus à l'inondation de l'Yperlé; ces passerelles sont constamment battues par l'artillerie et les feux de mitrailleuses ennemies de Dric Grachten. Pendant toute la période, l'artillerie règle et exécute des tirs sur nos centres de résistance. Le Bois des Bagnettes, le P. C. de la Ferrure, le P. C. de l'Avion, la tranchée du Congo, sont soumis à des rafales brusques de 105 et de 150. L'aviation ennemie, assez audacieuse, arrose quelquefois de balles nos éléments de tranchées. Malgré toutes les difficultés, les chasseurs se mettent dès la nuit au travail et des corvées transportent le matériel de la « ferme Brûlée » aux unités de première ligne. Dans la nuit du 23 au 24 septembre, le bataillon est relevé, cantonne à Haringh, puis Hoyville, près Bergues ».

C’est dans cette période que le soldat Edmond Dhombres est blessé. Il est évacué vers l’ambulance de Zuydcoote puis vers l’hôpital temporaire n°24 où il décède de ses blessures le 24 septembre.


Quelques jours plus tard le 116 RCA est doublement mis à l’honneur :
- Le 5 octobre, il reçoit son Altesse Royale le Prince de Galles, qui déjeune avec les officiers du bataillon.
- Le 6 octobre, il assure un service d'honneur en gare de Bexpoede. A 9 h. 30, il est passé en revue par S. M. le Roi des Belges, le général Pétain, le général Anthoine.

Edmond Dhombres est ensuite inhumé dans la Nécropole nationale de Zuidcoote, carré 1, tombe 976. Il figure sur le tableau de cette Nécropole, ainsi que sur les monuments aux morts d’Anduze (où son nom est orthographié Dhombre) et de Massillargues-Atuech.

Vue actuelle de la Nécropole de Zuidcoote
A suivre…