206ème
semaine
Du
lundi 8 au dimanche 14 juillet 1918
MÊME
ORDRE CONFIRMÉ
Paul
LAHONDÈS
Soldat
au 70ème Régiment d’Infanterie
Mort
le 7 août 1918 à Villers-Cotterêts (Aisne)
Paul LAHONDÈS est né le 11 octobre
1898 à Saint-Jean de Crieulon (Gard), de Constantin et de Juliette née Barrès. En
1917, date de son conseil de révision, il est charretier et habite Tornac. Il
est alors incorporé au 55ème Régiment d’Infanterie à partir du 19 avril 1917.
Il passe au 40ème Régiment d’Infanterie le 1er janvier 1918, puis au 70ème Régiment
d’Infanterie le 19 juin 1918, où il est affecté en renfort à la 1ère compagnie le
17 juillet 1918.
C’est le moment où une forte
contre-offensive alliée s’efforce de répondre à l’offensive allemande qui a
enfoncé les lignes alliées dans l’Aisne. Foch élabore une riposte de grande
envergure, destinée à reprendre l'initiative des opérations qui débutent le 18
juillet. Le général Mangin concentre ses moyens (2 000 canons, 345 chars
appuyés par 500 avions) dans la forêt de Villers-Cotterêts. Ses 18 divisions
(une écossaise, deux américaines, quinze françaises) crèvent le flanc des VIIe
et IXe armées allemandes, progressant de 10 km dans le Soissonnais et faisant
10 000 prisonniers.
Le général Degoutte lance ses 9
divisions (six françaises et trois américaines) avec 147 chars vers la rive sud
de l'Ourcq et avance de 5 km. Le 20, il reprend Château-Thierry où Clemenceau
arrive le lendemain pour féliciter les combattants. Les Allemands s'accrochent
sur la Crise, talonnés par Mangin. Menacés d'encerclement, ils évacuent, dans
la nuit du 19, la rive sud de la Marne, poursuivis par la 5e armée.
L'offensive française progresse
vers la Vesle. Les 28, les Français prennent la Fère-en-Tardenois et les
Ecossais Buzancy. Le 2 août, les chasseurs du 2e bataillon de chasseurs à pied
entrent à Soissons et la 5e armée à Ville-en-Tardenois. Le 4 août, la 28e DIUS
reprend Fismes après de durs combats de rues. Partout, l'ennemi est rejeté
derrière la Vesle.
En trois semaines, les armées
françaises et leurs alliés ont capturé 35 000 prisonniers, pris 700 canons et
libéré 200 villages. Le 6 août, Foch est élevé à la dignité de maréchal de
France.
Comme l'expliqua Clemenceau une
fois le conflit terminé : « Je me suis dit : essayons Foch ! Au moins,
nous mourrons le fusil à la main ! J'ai laissé cet homme sensé, plein de raison
qu'était Pétain ; j'ai adopté ce fou qu'était Foch. C'est le fou qui nous a
tirés de là ! ».
Le 8 août, une nouvelle offensive,
entre Morlancourt et Braches, inflige un revers sans précédent à l'armée
allemande : c'est "le jour deuil de l'armée allemande" selon
l'expression de Ludendorff.
Ces opérations ont coûté aux
Français 200 000 hommes tués, blessés ou disparus pour la seule période du 15
au 31 juillet. Mais la seconde bataille de la Marne et notamment la
contre-offensive alliée du 18 juillet marquent incontestablement une première
étape importante dans la marche vers la victoire.
Voici l’historique du 70 RI pour
ces jours de juillet-août 1918 :
« De Longpont à la Vesle (14
juillet au 23 août 1918) - Le 14 juillet, tandis que les Allemands inondent
d'obus spéciaux tout le bois de Chapeaumont, le régiment est relevé. Tout près
sur le front de Champagne le canon allemand tonne pour préparer la dernière
offensive boche. Quel va être notre sort ? Dès le 15 juillet, soit, il faut
mettre sac au dos et quitter Chelles pour Fresnoy-la-Rivière. Un grand air
d'offensive règne partout. L'échec allemand en Champagne s'affirme ; cependant
les tanks et les canons s'accumulent autour de nous et avant qu'aucun ordre soit
arrivé, chacun a abandonné l'idée que la relève nous conduirait au repos, tous
les esprits se tendent vers l'attaque prochaine. Elle ne tarde pas. Dans la
nuit du 17 au 18, traversée de la forêt de Retz et le 18 à 4 heures et demie
l'attaque se déclenche, que nous suivons d'abord comme division d'exploitation.
Moins de 36 heures après nous doublons le 136 tirailleurs, et le jour si
longtemps attendu de la grande offensive arrive enfin. Dès le 19, Blanzy est
pris, puis Saint-Rémy-Blanzy. Le 20, avec le petit jour, l'attaque recommence
et nous atteignons le Plessier-Huleu. C'est une guerre nouvelle, c'est la lutte
contre les mitrailleuses éparses sur le terrain dissimulées dans des simples
trous d'obus, mais le nombre de ceux qui tombent n'enlève rien au courage des
autres et la progression ne s'arrête que devant un obstacle infranchissable :
le bois du Plessier.
Pendant une dizaine de jours on luttera pour le tourner, le régiment sans cesse alerté, prêt à lier son mouvement à celui des voisins. Le 22 juillet tout le village du Plessier-Huleu tombe. Le 10 août un ilot de résistance, jusque-là défendu avec une âpreté farouche, tombe à son tour, et le jour même l'ennemi pressé de toutes parts lâche pied. On le poursuit dans la journée du 2, le régiment d'abord en deuxième ligne doit pousser en avant au bout de quelques heures ; marche encore toute la nuit du 2 au 3 et atteint la Vesle avant tous les autres. Le 4 au matin c'est l'effort ultime : la traversée de la Vesle. Les deux bataillons chargés de cette mission réussissent en dépit de leurs pertes ; leurs débris tiennent héroïquement la tête de pont qu'ils se sont assurée. Pourtant un coup malheureux du sort devait marquer cette grande journée : la ferme La Grange, minée par l'ennemi saute ensevelissant dans ses décombres le commandant de Brétizel, les capitaines Guilleminot et Pigal. Le 706, à bout de souffle, est relevé dans la nuit du 4 au 5. Le régiment restera au repos du 10 au 22 août et peut se reformer grâce aux renforts reçus du C.I.D. et du 341e R.I.
Pendant une dizaine de jours on luttera pour le tourner, le régiment sans cesse alerté, prêt à lier son mouvement à celui des voisins. Le 22 juillet tout le village du Plessier-Huleu tombe. Le 10 août un ilot de résistance, jusque-là défendu avec une âpreté farouche, tombe à son tour, et le jour même l'ennemi pressé de toutes parts lâche pied. On le poursuit dans la journée du 2, le régiment d'abord en deuxième ligne doit pousser en avant au bout de quelques heures ; marche encore toute la nuit du 2 au 3 et atteint la Vesle avant tous les autres. Le 4 au matin c'est l'effort ultime : la traversée de la Vesle. Les deux bataillons chargés de cette mission réussissent en dépit de leurs pertes ; leurs débris tiennent héroïquement la tête de pont qu'ils se sont assurée. Pourtant un coup malheureux du sort devait marquer cette grande journée : la ferme La Grange, minée par l'ennemi saute ensevelissant dans ses décombres le commandant de Brétizel, les capitaines Guilleminot et Pigal. Le 706, à bout de souffle, est relevé dans la nuit du 4 au 5. Le régiment restera au repos du 10 au 22 août et peut se reformer grâce aux renforts reçus du C.I.D. et du 341e R.I.
Plus précisément le JMO du 70 RI
décrit ces journées :
« 3 août – Ordre d’avancer
reçu à 1h30. Le 1er bataillon franchit la crête du Mont de Soissons à 4h. Dès
7h10, il est à la lisière ouest de Couvrelles. Il doit passer le pont de la
Grange sur la Vesle. Mais ce pont a sauté, celui de Quincampoix au NO également :
tout mouvement est impossible. Des passerelles doivent être établies par le
Génie.
4 août – Le 70ème passe au petit
jour la Vesle par ces passerelles. A 6h30 les bataillons sont installés autour
de la ferme de la Grange où ils sont fortement mitraillés. La situation est
difficile, les communications aussi. A 8h, la ferme de la Grange saute,
ensevelissant les Chefs de Bataillon. A 10h10, l’ordre est donné aux bataillons
de tenir coûte que coûte. A 12h, même ordre confirmé.
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Passerelle sur la Vesle en 1918 |
5 août – Le 70 RI est relevé par
le 355 RI ».
C’est dans cette journée du 3 août
1918 que Paul LAHONDÈS est évacué
pour blessures graves (éclats d’obus au bras et au ventre) reçues à Couvrelles.
Il meurt le 7 août 1918 dans l’ambulance 16/22 à Villers-Cotterêts (Aisne) des
suites de ses blessures.
Il est inhumé dans la Nécropole nationale de Villers-Cotterêts, tombe 2229.
Paul LAHONDÈS figure sur le registre de cette Nécropole, sur le Monument aux Morts et sur le Livre d’Or de Tornac, ainsi que sur la stèle commémorative de l’église Saint-Etienne d’Anduze.
Il est inhumé dans la Nécropole nationale de Villers-Cotterêts, tombe 2229.
Paul LAHONDÈS figure sur le registre de cette Nécropole, sur le Monument aux Morts et sur le Livre d’Or de Tornac, ainsi que sur la stèle commémorative de l’église Saint-Etienne d’Anduze.
A suivre…